Critique publiée par La Provence le mercredi 11 juillet 2012.
Dans « Audience », Vaclav Havel oppose un auteur de théâtre, « condamné » par le régime à rouler des tonneaux dans une brasserie, à son directeur, petit fonctionnaire combinard. Pendant cette audience, Sladek (le patron) se révèle jaloux de la condition de Ferdinand (l’auteur), complexé de n’être qu’un homme du peuple, piégé par le système dont il est un rouage, et ivre surtout de bière mais aussi, un peu, de son petit pouvoir. Ferdinand lui opposera tranquillement son intransigeance sur les principes. Qui l’emportera-t-il finalement ? Chaque jour, les 4 comédiens de la Compagnie Libre d’Esprit tirent au sort qui jouera qui. Ce mardi, d’un côté de la table, un Ferdinand qui est un bloc d’humble, douce et silencieuse patience, de l’autre un Sladek volubile, de plus en plus ivre et désespéré. Mais on a du mal à se laisser convaincre, peut-être Ferdinand paraît-il trop « prolo » et Sladek pas suffisamment, peut-être la mise en scène est elle trop minimaliste…
Alain Pécoult