Critique publiée dans Théâtre du blog le 6 octobre 2010.
« La compagnie Libre d’Esprit avait présenté en mars 2010. Crime et châtiment d’après Dostoiewski, longuement mûri à l’Ile Saint Denis où ils étaient en résidence Niqson Pitaqaj y voyait des similitudes avec la folie destructrice qui avait ravagé son Kosovo natal. La marquise d’O lui permet d’aborder les ravages au sein d’une famille au nom du respect de l’honneur dans un pays en guerre.La marquise d’O, veuve et mère d’un enfant, a été sauvée de la mort par un courageux comte qui l’a protégée au péril de sa vie. Au terme d’une maladie qui a failli l’emporter, il vient demander sa main, mais le père de la marquise lui oppose le respect des engagements militaires, il lui oppose un délai catégorique, malgré l’insistance du comte. Le temps passe et la marquise se retrouve enceinte, terrifiée elle nie toute relation amoureuse, mais son père la chasse du logis.
On découvrira le pot aux roses avec le retour du comte qui répond à la petite annonce qu’elle a fait passer pour retrouver son séducteur. Il y a une belle rigueur dans cette mise en scène géométrique, tous les déplacements sont rythmés à angle droit, hormis des rondes folles auxquelles la marquise se livre avec sa petite fille, le spectacle est rythmé en permanence par la musique de Grégoire Lorieux.
Il y a une étrange unité dans les costumes militaires, les mêmes pour les hommes et les femmes, seuls les revers changent, hormis la couleur rouge du costume du comte, grand colosse chevelu. La raideur empesée du jeu des acteurs, leurs yeux fixes montrent la destruction des liens familiaux que seule l’adorable fillette blonde vient rétablir. »
Edith Rappoport