Voyagez au cœur de l’histoire du cinéma ! Depuis le premier instrument de projection réalisé en 1659 en hommage aux danses macabres, d’abord appelé « lanterne de peur » puis « lanterne magique », jusqu’au premier long métrage d’animation Blanche-Neige et les Sept Nains et ses innovations techniques et artistiques… Au travers des rêves, échecs et succès des frères Lumière, Charles Pathé et Charlie Chaplin… Théâtre, pantomime, musique, danse, chant, magie, cartomancie… vous invitent à percer les secrets de l’histoire du cinéma et au-delà les secrets de la création et de la liberté au cœur d’un monde en pleine métamorphose… La lanterne magique est un spectacle visuel qui présente l’histoire du cinéma avec l’humour et la fraîcheur de l’enfance tout en suggérant le rôle fondamental du cinéma et du pouvoir de l’expression artistique au cœur de la Cité.
La Lanterne Magique – Histoire du cinéma d’Anne-Sophie Pathé
Avec
Henri Vatin
Lina Cespedes
Mirjana Kapor
Mise en scène Anne-Sophie Pathé
Genèse du projet
« Descendante directe de Charles Pathé – et les cordonniers étant les plus mal chaussés – j’ai vécu sans connaître l’histoire du cinéma. A la naissance de mon fils qui porte cet illustre nom, la nécessité de transmission d’un héritage filial m’est apparue avec force. Je me suis retrouvée d’autant plus démunie quand j’ai été amenée à lui lire un livre pour enfants consacré à Charles Pathé et constatant mon ignorance tant sur le plan d’une histoire commune et fédératrice: celle du cinéma, que sur le plan d’une histoire personnelle et intime: celle de ma famille. Ce n’est pas celle-ci qui nous intéresse aujourd’hui, mais celle du 7e Art dans ce qu’il raconte sur nous, ici et maintenant comme antan et ailleurs. »
Anne-Sophie Pathé, auteure et metteure en scène
Note d’intention
La lanterne magique a vocation à désacraliser le phénomène de création, de lui rendre son caractère ludique, accessible et sa force d’identification, tout particulièrement auprès des jeunes spectateurs. Elle fait appel à différentes disciplines et imaginaires artistiques : théâtre, mime (duo créateur-assistant), conte (tonalité de la voix), musique (violon), arts plastiques (construction du zootrope), danse (danse macabre), magie (tour de cartes et de passe-passe !), voyance (cartomancie)…
A l’image des différents tableaux qui se succèdent rapidement, le spectacle ne s’appesantit jamais sur rien, forme artistique, époque ou esthétique musicale, tout en gardant la cohérence d’un fil conducteur renforcé par un enchaînement cyclique des tableaux et un certain comique de répétition. L’humour est une part fondamentale du spectacle.
En hommage au cinéma muet, les longs discours n’ont pas leur place : il s’agit de faire exister quelque chose en impliquant tout son corps, en faisant appel à l’inconscient de l’animalité ou de la petite enfance qui joue en inventant des histoires et des personnages avant même de maîtriser la parole. L’initiative de création est ainsi encouragée, notamment chez le jeune public qu’on libère de l’idée selon laquelle il y aurait des prérequis de connaissances théoriques qui lui manqueraient pour se lancer. Pour se lancer, il suffit de s’y jeter, âme et corps perdus, ce que font le créateur et son assistant sans se poser plus de questions.
Originellement lanterne magique, dédiée aux danses macabres, le cinéma puise son inspiration viscérale dans ce que l’humanité a de plus universel, intemporel et égalitaire : la mort qui ne regarde ni le rang, ni les richesses, ni le sexe, ni l’âge de ceux qu’elle fait entrer dans sa danse. Au-delà de ces enjeux métaphysiques, le cinéma parle d’ici et de maintenant. Le cinéma, comme l’Art, se doit d’être au cœur de la cité, à la fois miroir et avant-garde de ses révolutions sociales (questionnements du féminisme, dénonciations de régimes totalitaires ou de la désincarnation de notre société, revendication du droit à la sensibilité et à la part d’enfance en chaque adulte…).
« La lanterne magique s’adresse au jeune public mais pas seulement, comme ça doit être le cas, à mon avis, de tous les spectacles pour enfants. Il n’est pas question de s’adresser à des imbéciles mais de s’adresser à l’adulte qui est en éveil chez l’enfant comme à l’enfant qui sommeille en chaque adulte. La légèreté du jeu et les propos sans circonvolutions fumeuses parlent à tous. L’enjeu rassembleur est alors que chacun s’autorise à être soi-même créateur et exprime son imaginaire, ses pensées, ses peurs et ses envies dans la réalité concrète d’une forme artistique… »
Anne-Sophie Pathé