Venez résoudre l’enquête sur l’identité de Flashman, mystérieux meneur qui orchestre, depuis son téléphone, le harcèlement d’Abel au collège sur fond d’insultes racistes et de brimades physiques et psychologiques. Flashman est une pièce de Théâtre sans murs où le public est plongé dans une histoire dont il devient acteur. Peut-il y avoir de simples témoins quand on parle de harcèlement ?
Croisant musiques classique et contemporaine, avec une légèreté servant la gravité du propos, Flashman révèle les paradoxes d’une histoire d’aujourd’hui. Une histoire de harcèlement scolaire, et de ses perpétuels recommencements, qui traverse trois générations, depuis l’avant-numérique jusqu’au cyberharcèlement. Au-delà du terrain scolaire, une histoire d’humanité qui se réfugie dans la logique aveugle du bouc émissaire.

Flashman de Vincent Cespedes

Avec :

  • Les artistes de la compagnie Libre d’Esprit : Henri Vatin, Lina Cespedes, Mirjana Kapor, Naïma Gheribi, Christopher Mampouya
  • Le public amateur de spectacle vivant

Mise en scène : Anne-Sophie Pathé

Intention de mise en scène

La question de la parole, notamment de son absence et de son anonymat, est cruciale dans Flashman. Sacha, adolescente, est présente sur scène mais aucun mot ne sort de sa bouche. Ses parents font les questions et les réponses et lui attribuent eux-mêmes ses humeurs, émotions et réactions. La force de cette mise en scène de Flashman est de rassembler sur scène des comédiens qui ont entre 22 et 80 ans. Cette communion intergénérationnelle se ressent également dans les musiques qui jalonnent la pièce, toutes contemporaines, voire électro, mais toutes très directement inspirées des plus grands airs de musiques classique ou baroque. Le numérique est omniprésent dans la pièce : ordinateur, tablette, téléphone… Toutefois, pas de diabolisation de cet outil si controversé que Barbara met au service du vivre ensemble et non pas d’un processus d’isolement. Le sujet est grave mais la légèreté est fondamentale dans Flashman où les personnages sont pleins de vie et se battent tous pour leur droit au bonheur.

Par ailleurs, la parole dans Flashman jaillit de partout dans un brouhaha anonyme. Les comédiens sont régulièrement présents dans le public avec qui ils partagent leur violence (élèves harceleurs), leurs failles (parents d’élèves davantage préoccupés à démontrer l’innocence de leurs enfants qu’à réfléchir de façon constructive au sort d’Abel) ou leurs joies (fêtes d’anniversaire – en distanciel et en présentiel – de Barbara).

Les comédiens disséminés dans la salle impliquent autrement le public, dans cette dynamique propre au Théâtre Sans Murs que la compagnie pratique dans toutes ses pièces qui se jouent toujours dans l’instant présent avec le public du jour, mais qui trouvera dans Flashman une expression encore plus flagrante.  Le public mène l’enquête pour mettre à jour l’identité de Flashman, se révèle dans la délicate position de témoin de harcèlement et monte même sur scène pour danser aux côtés des comédiens à l’occasion de l’anniversaire de Barbara. Les comédiens présents dans la salle inviteront le public à venir fêter avec eux sur scène. La frontière spectateurs-acteurs se transforme, permettant à la fois un phénomène d’identification mais aussi une expérience inédite de la représentation théâtrale. Placer les artistes et les spectateurs dans le même public correspond à une volonté de réfléchir ensemble, et non pas de transmettre un message avec des solutions toutes faites. Le sujet est sensible et nous touche tous, sur les bancs de l’école mais pas seulement.

Anne-Sophie Pathé, metteuse en scène de Flashman