Critique parue dans Théâtre du blog le 10 mars 2010.
« La compagnie Libre d’esprit qui travaille depuis plusieurs années au Centre culturel Jean Vilar de l’Ile Saint Denis, a monté une dizaine de spectacles. dont Avec ou sans couleurs , un texte de ce metteur en scène kosovar, vu au Théâtre de l’Alambic en 2002. La compagnie a travaillé de longs mois sur Crime et châtiment, dont nous avions pu voir une répétition publique prometteuse.
Nikson Pitaqaj y voit la dégradation d’une société par l’alcoolisme, la prostitution, les injustices sociales, le pouvoir de l’argent. Il a retrouvé dans cette œuvre la brutalité, la misère, le caractère impitoyable d’une dégradation dans son pays d’origine qui commence à être visible en France.
Ils sont 14 comédiens à se jeter dans l’arène avec vigueur, sur ce vaste plateau de cette belle salle de pierre , et ils portent bien le désespoir sans issue d’une famille confrontée à la folie par une pauvreté extrême.
Le meurtre de la vieille usurière par Raskolnikov, la générosité du sacrifice de sa sœur qui veut sauver sa famille par un mariage avec un homme riche, l’aveuglement de leur mère prête à tout pardonner, à tout accepter pour son fils chéri, tout cela est joué avec une belle énergie, (un peu surjoué pour le rôle principal). Mais à la fin des deux heures de la première partie, nous n’avons pas eu le courage d’affronter la deuxième partie d’une durée équivalente. Trop lourd à porter ce soir-là. »
Edith Rappoport