Critique de Pierre Salles publiée par Le Bruit du Off le 18 juillet 2014.
« Mon ami paranoïaque » – mes Nikson Pitaqaj – Espace Alya – 16h40 durée 1h05
Antoni est sur son lit, heureux, la guitare à la main, jusqu’au jour où son meilleur ami lui offre un couteau « juste pour se protéger ».
D’une querelle banale entre voisins au délire paranoïaque du persécuté, cette pièce met en avant le jusque-boutisme d’un homme fragile entraîné malgré lui dans cette spirale de violence par un ami. Le Raki coule à flot et l’histoire se terminera mal.
La cie « Libre d’esprit », dans une mise en scène de Nikson Pitaqaj, donnent deux moments de la tétralogie de Nino Nioskin, des textes évoquant avant tout la violence, sournoise et rampante, celle faite aux Hommes durant les guerres, ou celles faites aux femmes au travers de règles religieuses ou culturelles d’un autre temps.
Bien que le propos de «Mon ami paranoïaque » soit alléchant, comme le huis-clos d’Antoni, un homme malade, qui se raccroche tant qu’il peut à la vie, le texte apparaît très vite bien répétitif pour offrir un vrai moment de théâtre d’une heure, malgré quelques effets intéressants de mise en scène comme par exemple le glissement de ce qu’on peut prendre comme la compagne d’Antoni, vers une représentation plus poétique de la conscience morale du « héros ». Mais le texte n’est décidément pas assez riche et foisonnant pour permettre une réelle densité de jeu et d’émotions.
Du raki se voulant fort et violent, mais un petit cru tout de même, malgré les efforts réels des comédiens et du metteur en scène.
Pierre Salles