Flashman en résidence au lycée Charles Brasseur

Nous sommes heureux de l’aventure artistique et humaine partagée avec les jeunes et les équipes pédagogiques du lycée Charles Brasseur de Bourbourg (59). De septembre 2024 à mars 2025, nous avons pris le temps de nous rencontrer autour de la pièce Flashman, de Vincent Cespedes, sur le thème sensible du harcèlement.

Sélectionné dans le cadre du dispositif PEPS de la région Hauts-de-France, le projet de la compagnie Libre d’Esprit intitulé « Flashman par une troupe de théâtre en résidence : enquête sur le harcèlement » a été choisi par Madame Deswarte, professeure documentaliste du lycée Charles Brasseur, pour ses élèves et équipes pédagogiques.

UNE RESIDENCE CITOYENNE ET HUMANISTE PAR LE SPECTACLE VIVANT

– Représentation pour éveiller la curiosité artistique

L’aventure a commencé en septembre lors du Festival Grand Large 2024. 140 jeunes du lycée et leurs professeurs ont assisté à la représentation de Flashman au Centre Artistique et Culturel François Mitterrand de Gravelines.

  • « Certains élèves ne sont encore jamais allés au théâtre. Là, on a fait d’une pierre deux coups : du théâtre et de la réflexion sur un thème qui nous concerne tous ! »
  • « J’aime bien les sorties avec le lycée, on voit des choses inhabituelles. »
– Débat pour délier la parole

En prolongement de la représentation, un échange sur les partis pris esthétiques de la pièce et les mécanismes de harcèlement a également contribué à la formation de l’esprit sensible auprès des élèves. 

  • « J’ai bien aimé que la pièce montre aussi les adultes qui ne savent pas forcément bien réagir. Les parents sont bien sûr gentils, aiment leur enfant, mais ils sont dépassées. Tout le monde est dépassé, et c’est pour ça qu’il faut parler très vite, il ne faut rien garder pour soi. »
  • « Pourquoi le personnage de Sacha ne parle pas ? »
  • « Pourquoi les personnages des parents se déplacent en tournant ? »
– Atelier de théâtre pour expérimenter la scène en direct

En clôture de cette première rencontre, une vingtaine de lycéens a partagé la scène avec les artistes de la compagnie dans le cadre d’improvisations en équipe. Quatre scènes inédites sont ainsi nées des idées et propositions de chacun, pour mettre en lumière différents regards sur le harcèlement.

  • « D’habitude je suis très timide, mais la discussion après le spectacle et aussi le spectacle m’ont donné envie d’aller sur scène. »
  • « J’ai été impressionné qu’on puisse faire une improvisation en si peu de temps. Et j’ai compris à quel point le harcèlement fait partie de notre quotidien, parce nous avons eu plein d’idées tout de suite. »
– Reportage pour valoriser chacun hors les murs

Ce premier temps a fait l’objet d’un reportage effectué par les équipes de la région Hauts-de-France dans la perspective de la journée des assises régionales de lutte contre le harcèlement lors de laquelle la compagnie a pu présenter son projet. L’événement a également été relayé sur les canaux de communication de la Ville de Gravelines.

UNE RESIDENCE D’EXPRESSION ARTISTIQUE EN THEATRE, DANSE, MUSIQUE

Les jeunes des classes CAPA et leur professeure, Madame Alloo, ont poursuivi le projet au sein de l’établissement avec deux séances d’immersion au cœur du processus de création original de la compagnie Libre d’Esprit et de ses fondamentaux :

  • échauffement tout en musique et en danse
  • exercices d’écoute et de cohésion de groupe
  • improvisations en équipe mixte artistes-élèves
  • échange sur les propositions artistiques et sur la complexité du harcèlement, notamment le flou de ses contours

La confiance s’est tissée progressivement, au fil des échanges, des rires et des créations partagées.

  • « Le théâtre les sort de leur routine, et je suis super fière d’eux : c’est pas facile pour eux, mais ils se sont donnés à fond, sans jugement ni moquerie. Le fait d’être avec eux sur scène les aide aussi à faire tomber les barrières. »
  • « J’ai découvert que j’étais capable des trucs que je pensais pas possibles pour moi. »
  • « Au début, j’ai trouvé ça gênant, le regard des autres. »   
  • « Les consignes de jeu étaient claires, et on était pas tout seul, parce qu’il y avait dans chaque groupe un acteur. J’ai beaucoup aimé ce moment où on rassemble des idées pour raconter une histoire. » 

UNE RESIDENCE FEDERATRICE AUTOUR D’UN PLATEAU OUVERT A TOUS

Le jeudi 13 mars 2025, au terme d’une heure de répétitions ouvertes, Libre d’Esprit a proposé un spectacle complet, pensé comme une collaboration humaine et artistique réunissant artistes professionnels de la compagnie et jeunes du lycée. 

Célébrant la création partagée et le vivre-ensemble, celui-ci s’est joué dans le hall du lycée devant plusieurs classes et équipes pédagogiques, mais aussi en présence de Florian Damman, directeur de l’association Harcèle-moi si tu peux et de jeunes de l’Institut Médico-Educatif Louis Christiaens (Gravelines).

– Chanson Demain sera meilleur

Les élèves de 3ème, 2nde et 1ère ont choisi et préparé cette chanson de Manns. Portés par l’envie et le plaisir de faire ensemble, chacun y a apporté sa voix, ses idées et sa sensibilité tout en osant dépasser le trac pour vivre un moment de partage.

– Saynète Les Bodins

Deux jeunes de Terminales SAPAT, qui travaillent depuis plusieurs années leurs personnages des Bodins, ont écrit et mis en scène une saynète spécialement pour l’occasion, tout en s’entourant d’autres élèves pour le jeu. Ensemble, ils ont offert au public des moments forts de fous rires !

– Représentation inédite de Flashman

Sur trois scènes de Flashman, élèves de différentes classes du lycée et comédiens professionnels de la compagnie ont relevé ensemble ce véritable défi de partage. Cette représentation inédite a marqué une expérience forte d’un projet mené ensemble où chacun a pu sortir de sa zone de confort.  

  • « J’ai kiffé jouer, ça me donne envie de me dépasser. »
  • « Je pensais : m’afficher devant tout le monde comme ça, jamais de la vie ! Au final, je l’ai fait et suis contente. Merci ! »
  • « J’ai jamais fait un truc comme ça, ça change des cours et ça donne confiance. »
  • « C’était pas juste un spectacle, c’était notre projet à nous aussi, ça crée des vrais souvenirs.»

Ce point d’orgue de l’aventure s’est prolongé par un temps de débat, suivi d’échanges spontanés, pour se clore sur une photo souvenir et un temps de convivialité.

Un grand merci au lycée Charles Brasseur, jeunes et équipes pédagogiques, de nous avoir fait confiance et de s’être prêtés au jeu du spectacle vivant comme nous l’aimons : qui porte haut les couleurs du vivre-ensemble, qui laisse la place à l’inattendu, et qui fait rimer exigence artistique et partage !

Nous sommes heureux de ces chemins empruntés ensemble et sommes impatients de nous retrouver dans les murs ou hors les murs !